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Suspension de l'écotaxe Le monde agricole soulagé, mais reste inquiet

Le monde agricole a salué la suspension de l'écotaxe par le gouvernement mardi, mais réitère ses craintes à propos d'une taxe qui viendrait, selon lui, affaiblir un peu plus certaines filières.

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Le président de la FNSEA Xavier Beulin s'est réjoui auprès de l'AFP de l'annonce par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault de sa suspension, après une forte mobilisation en Bretagne. « C'est une décision sage », a commenté Xavier Beulin, invitant le collectif qui a prévu une manifestation à Quimper samedi à « prendre en compte » ce geste qui « est de nature à les faire changer d'avis ». « Je considère que nous avons été entendus. Nous demandions un ajournement, et non pas une suppression », a déclaré Xavier Beulin, rappelant que la FNSEA justifiait sa position par un environnement économique et conjoncturel « extrêmement difficile » pour le secteur agricole et agroalimentaire. A cela s'ajoute, selon lui, « une vraie difficulté d'application » du dispositif car il pourrait conduire au paiement de la taxe cinq ou six fois durant le cycle de production d'un même produit. « Cette écotaxe révèle aussi un problème qui est beaucoup plus fondamental : le président de la République s'était engagé à une grande réforme fiscale. Or on voit plutôt un ajout, un empilement de nouvelles taxes et de redevances. C'est sans doute la goutte d'eau », a dit Xavier Beulin.

« Les agriculteurs, sans s'opposer à son principe, estiment nécessaire de s'assurer que l'écotaxe renouvelée ne pénalise pas nos exploitations et nos filières déjà très fragilisées », ont déclaré dans un communiqué distinct la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs.

Interbev, l'interprofession de la viande et du bétail, salue aussi la suspension de la taxe et « réitère sa demande d'en exonérer la filière bétail et viande » qui est « confrontée à une crise économique sans précédent » « Cet impôt sur les transports constituerait une totale contradiction avec la nécessité pour les filières françaises de retrouver leur compétitivité et de garder l'emploi », rappellent de leurs côtés les Chambres d'agriculture (APCA).

Pour sa part, l'Organisation des producteurs de grains (OPG), branche de la Coordination rurale, accueille aussi avec « soulagement » la décision. Elle propose de taxer « uniquement les importations d'origine hors Union européenne ». La Coordination rurale appelle à « une remise à plat » pour une « écotaxe intelligente ».

Enfin, Coop de France, qui regroupe les entreprises coopératives agricoles, a fait part dans un communiqué de son « grand soulagement » et déclare qu'elle reste « mobilisée ». Dénonçant la « conception kafkaïenne » de l'écotaxe, elle a estimé que « bien que cette prise de conscience des pouvoirs publics soit tardive, elle est sage ». La société affirme qu'elle « participera au dialogue souhaité aujourd'hui par le Premier ministre qui était réclamé depuis de nombreux mois » par les coopératives.

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